Narratives du Mois du Patrimoine Africain - Semaine 4

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Narratives

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Une vie sans combats est une vie sans victoires – Proverbe africain 

William Pearly Oliver (1912–1989)

William Pearly Oliver

Le révérend William Pearly Oliver a joué un rôle de premier plan dans l’histoire de la justice sociale en Nouvelle-Écosse. Il a milité toute sa vie et il a été décrit comme un ardent défenseur de l’égalité. Il a connu l’émergence des grands mouvements du 20e siècle, le mouvement panafricain, la lutte pour les droits de la personne et le « Black Power », et il a fait activement la promotion des idées véhiculées par ces mouvements tout au long de sa vie.

Né à Wolfville en Nouvelle-Écosse, William Pearly Oliver obtint un diplôme de l’Université Acadia en 1936. L’année suivante, il déménagea à Halifax pour devenir prêcheur à l’église baptiste Cornwallis Street. Au cours des années suivantes, il participa à la fondation des plus importants organismes pour la défense des droits de la personne au 20e siècle. Inspiré par le mouvement panafricain et le travail de Marcus Garvey, il créa la « Nova Scotia Association for the Advancement of Coloured People ». En 1947, cette association joua un rôle-clé dans l’appui accordé à l’appel interjeté par Viola Desmond à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse. En 1967, avec l’aide du gouvernement de Robert Stanfield, il contribua à la création de la Commission des droits de la personne qui, encore aujourd’hui, se préoccupe de la protection et de l’avancement des groupes marginalisés en Nouvelle-Écosse. En 1969, William Pearly Oliver fonda le « Black United Front ». Pour certaines personnes, il s’agissait d’un mouvement séparatiste noir radical, pour d’autres, c’était une tentative du gouvernement de la Nouvelle-Écosse pour modérer le radicalisme grandissant dans les politiques de libération des Noirs à l’époque. En 1983, William Pearly Oliver fonda le « Black Cultural Centre » et l’année suivante, il fut décoré de l’Ordre du Canada. Fait remarquable, cet homme ne s’est jamais arrêté. Il a travaillé sans relâche pour réaliser ses idéaux et il a laissé à la communauté un grand nombre d’organismes et d’institutions qu’il a fondés et qui existent encore aujourd’hui. 

Commission des droits de la personne (créée en 1967)

Créée il y a 50 ans, la Commission des droits de la personne de la Nouvelle-Écosse est un organisme gouvernemental indépendant chargé de l’application de la loi sur les droits de la personne (Human Rights Act) de la Nouvelle-Écosse. Elle compte 23 employés permanents. Le bureau principal est à Halifax et il y un bureau régional à Digby et à Sydney. La Commission a d’abord été créée pour répondre à l’exclusion des Afro-Néo-Écossais de la vie de tous les jours dans la province. Avant les années 1960, les Afro-Néo-Écossais étaient pratiquement ségrégés dans des collectivités isolées. À Halifax, ils pouvaient rarement trouver des emplois et ils étaient forcés de vivre sans les infrastructures et les équipements de base qui étaient fournis à la population blanche de la ville. Dans les années précédant la création de la Commission, le premier ministre Robert Stanfield a tenté de résoudre le problème avec des lois et plusieurs politiques contre le racisme. L’adoption de la loi sur les pratiques équitables en matière d’hébergement (Fair Accommodations Act) et la création du Comité interministériel à l’appui des droits de la personne (Interdepartmental Committee on Human Rights) ont été les premières tentatives pour ramener les Afro-Néo-Écossais dans le cadre juridique de la province et les premières étapes essentielles pour la création d’une commission des droits de la personne. En 1963, Robert Stanfield et le révérend William P. Oliver rédigèrent le texte de la loi sur les droits de la personne. La loi fut approuvée la même année. La Commission fut créée en 1967 et reçut le mandat d’appliquer la loi sur les droits de la personne (Human Rights Act) et d’étendre sa portée. Le climat politique à l’époque était tendu et la Commission a souvent joué un rôle de médiateur entre les groupes militant ardemment en faveur des droits de la personne et un gouvernement inerte.

Selon l’ancien président et directeur général de la Commission, les premières années ont été une période d’essai : les communautés minoritaires, les peuples autochtones et les défenseurs des droits de la personne mettaient constamment à l’épreuve le zèle et l’efficacité avec lesquels le jeune organisme défendait les droits de la personne. La Commission est à l’origine du financement accordé au « Black United Front » et des premières initiatives d’action positive du gouvernement. Bien que le but de la Commission ait été de répondre aux problèmes liés aux droits de la personne et aux communautés noires et autochtones de la Nouvelle-Écosse, la Commission a étendu la portée de son intervention pour garantir les droits des femmes et de la communauté LGBTQ. Sans la Commission des droits de la personne, les problèmes d’inégalité raciale, de droits des Autochtones et d’inégalité de genre n’auraient peut-être jamais été traités par le gouvernement. De plus, le sort des personnes dont se préoccupe la Commission n’aurait peut-être jamais été amélioré. 

Burnley Allan “Rocky” Jones (1941-2013)

Burnley Allan "Rocky" Jones

Né au sein de la communauté Marsh de Truro, Rocky Jones a attiré l’attention toute sa vie. Il a consacré sa vie à défendre les droits des Afro-Néo-Écossais et des Mi’kmaq. Durant ses années de militantisme, il a été surveillé par la GRC. Les policiers ont surveillé sa maison, intercepté son courrier et mis son téléphone sous écoute pendant 11 ans. En 1968, il a amené une délégation du parti All African People’s à Halifax après avoir rencontré Kwame Ture (né Stokley Carmichael) plus tôt cette année-là. Au cours de la même année, il a ouvert Kwacha House, un endroit où les jeunes pouvaient parler du racisme et de la discrimination dont ils étaient victimes à Halifax. Il a aussi fondé le « Black United Front », un mouvement semblable au « Black Panther Party » aux États-Unis. Le groupe comptait 400 délégués et cherchait à obtenir l’égalité politique et économique pour les Noirs en Nouvelle-Écosse. Au cours des années 1970, Rocky Jones s’est rendu compte que les Autochtones et les Afro-Néo-Écossais souffraient des mêmes types de discrimination. Il s’est aussi rendu compte que ces deux groupes étaient souvent présentés sous un faux jour et maltraités en cour. Sa solution au problème était d’encourager plus de personnes noires et autochtones à prendre la défense de leurs semblables. En 1992, il a obtenu un diplôme en droit de l’Université Dalhousie et il a même prononcé le discours d’adieu. Pendant le temps qu’il a passé à l’Université Dalhousie, il a mis sur pied un programme pour faciliter l’admission de jeunes Noirs et de jeunes Autochtones à l’université. Aujourd’hui, dans sa collectivité, on se souvient de lui comme d’un révolutionnaire qui a su défendre ceux qui ne pouvaient pas se défendre eux-mêmes.

À propos de l'écrivain du narratives du mois du patrimoine africain