Narratives du Mois du Patrimoine Africain - Semaine 3

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Narratives

Semaine 2

Semaine 4

La pluie ne tombe pas que sur un seul toit – Proverbe africain

Charles R. “Bucky” Adams (1937–2012)

Charles R. "Bucky" Adams

Charles “Bucky” Adams était prédestiné à être musicien. Né au sein d’une grande famille musicienne qui vivait sur la rue Maynard dans la partie nord d’Halifax, il montra très jeune qu’il allait continuer la tradition musicale de la famille Adams. Bien qu’autodidacte, il commença sa carrière à l’âge de huit ans en jouant de la trompette dans le groupe de son père. Il apprit par lui-même à jouer de plusieurs instruments, mais il s’est surtout fait connaître en jouant du saxophone ténor. À la tête de différents groupes, tel le « Bucky Adams and Basin Street », Bucky Adams devint une présence permanente sur la petite scène d’Halifax et il se produisit à de nombreuses reprises au Lobster Trap. Il joua avec les grands du jazz, notamment Oscar Peterson et B. B. King. D’ailleurs, dans les années 1970, B. B. King l’invita à se joindre à son groupe, mais Bucky Adams déclina l’invitation, étant déterminé à se tailler une place à Halifax. Contrairement à de nombreux musiciens de la région, il refusa de quitter celle où il était né. Comme il jouait différents styles de musique, allant du swing au blues en passant par le jazz fusion, il réussit à vivre de la musique. Aujourd’hui, ses enfants continuent la tradition familiale et gardent vivant le souvenir de Bucky Adams. 

Portia White

Une vie consacrée à l’étude et à l’enseignement du chant, de même qu’à la scène

(1911–1968)

Portia White

Née dans une famille instruite du centre de la Nouvelle-Écosse, Portia White commença à chanter à l’âge de six ans dans la chorale de l’église baptiste Cornwallis Street. À l’âge de huit ans, elle avait déjà pris la décision de devenir cantatrice et elle parcourait 10 milles à pied pour suivre une formation musicale structurée. En 1929, elle étudia à l’Université Dalhousie pour devenir enseignante et, par la suite, elle enseigna à Africville et à Lucasville. Avant l’arrivée de Portia White sur la scène musicale, aucun chanteur classique afro-canadien n’avait connu la célébrité. De nombreux Afro-Canadiens étaient de très bons instrumentalistes et certains jouaient en public, mais ils n’étaient jamais en vedette. La carrière de cantatrice de Portia White souffrit au début des préjugés raciaux. Avant 1940, Portia White n’eut que de rares engagements, mais en novembre de l’année suivante, elle fit ses débuts au Eaton Auditorium à Toronto. Après son premier concert sur la scène internationale, qui eut lieu au Town Hall à New York en 1944, elle signa un contrat avec Columbia Concerts. Elle se produisit à travers le monde jusqu’en 1952. Ayant eu des problèmes avec sa voix et son agent, Portia White retourna à Toronto pour étudier la musique et enseigner à une école pour filles. Bien que sa carrière professionnelle prit fin officiellement en 1952, elle chanta à l’occasion dans des concerts jusqu’à sa mort en 1968.

Portia White consacra sa vie à l’étude et à l’enseignement du chant, de même qu’à la scène. Son héritage est d’avoir éliminé les obstacles et d’avoir bravé avec assurance le racisme de l’époque. Portia White fut la première femme noire canadienne à se produire comme cantatrice. Pour cette raison, elle fut désignée « personne d’importance historique nationale » par le gouvernement fédéral en 1995.