Leçons de mémoire, de résistance et de résilience : les Marrons de Trelawny Town
L’histoire se glisse silencieusement dans nos vies. Nous passons rapidement devant des statues qui racontent l’histoire et nous circulons dans des rues nommées en l’honneur de familles qui y ont vécu ou d’une ville en Grande-Bretagne.
La Citadelle est l’un des lieux d’intérêt les plus connus à Halifax. En tant que lieu historique national, elle accueille presque tous les jours des visiteurs qui se promènent parmi les jeunes gens en costume de soldats britanniques. Il s’y trouve aussi un monument (bien en vue mais ignoré) qui souligne la contribution d’un peuple d’ascendance africaine au patrimoine et à la culture de la province. Cette semaine, nous nous souviendrons de la vie des Marrons de Trelawny Town.
Les Marrons de Trelawny Town en Jamaïque sont arrivés en 1796, juste à temps pour aider à protéger la ville d’Halifax à un moment important de la guerre napoléonienne. Pendant plus de 150 ans avant d’arriver en Nouvelle-Écosse, des générations de Marrons avaient résisté à l’esclavage en Jamaïque. Toutefois, après une deuxième révolte, les Marrons ont été forcés d’émigrer en Nouvelle-Écosse, en contravention des termes du traité de paix avec les Britanniques.
Dès les années 1800, les historiens ont admis que les Marrons de Trelawny Town avaient joué un rôle important dans la construction de la Citadelle. Les historiens d’aujourd’hui soulignent la résistance stratégique, intentionnelle et imaginative des Marrons qui ont refusé que leur communauté soit divisée et qui ont exercé de façon créative le pouvoir limité qu’ils détenaient pour demander au gouvernement britannique de les envoyer dans un endroit plus tempéré. Ils ont obtenu satisfaction et c’est à bord de trois navires que la majorité des Marrons sont partis pour la Sierra Leone. En Sierra Leone, ils ont joué un rôle important dans la construction de leur nouveau pays et montré qu’une communauté qui se tient a toujours du pouvoir. Bien que le coût ait été élevé, ils n’ont jamais abandonné le combat pour l’autodétermination sur leurs propres vies.
Sources:
- Beneath the Clouds of the Promised Land: The Survival of Nova Scotia’s Blacks: vol 1 1600 – 1800, Bridglal Pachai.History of the Townships of Dartmouth and Prestons, Mrs. William Lawson
- https://maroonconnection.blogspot.ca/p/brief-history-of-trelawny-town-maroons.html